03/03/2024 - Croisière dans l'archipel de Koh Phi Phi : beauté sauvage et tourisme de masse

Un départ prometteur

Ce matin, c’est le grand jour : direction l’archipel de Koh Phi Phi, l’un des joyaux de la mer d’Andaman, un nom qui fait rêver. Pour plus de facilité, nous avons réservé l’excursion la veille , directement à la réception du Ban Sanai Resort, notre hôtel à Ao Nang.

Après un copieux petit-déjeuner, nous nous rendons à l’entrée du resort, où une navette vient nous chercher à l’heure convenue. En route pour l’embarcadère, situé à la sortie d’Ao Nang. 

Une longue attente avant d'embarquer sur le bateau, mais aussi une occasion d'observer les oiseaux qui nous entourent - ici, un mainate. 

Sur place, café et collation nous sont offerts pendant que les mini-bus arrivent les uns après les autres, déversant des flots de touristes. L’attente est longue, et l’organisation très industrialisée nous donne un avant-goût de la journée qui nous attend. Notre excursion n'est pas la seule à être proposée. Nous recevons un bracelet de couleur et embarquons sur un speedboat. C’est parti pour l’aventure !

Nous laissons à grande vitesse Ao Nang derrière nous. Direction l'archipel de Koh Phi Phi, environ à 30 minutes de bateau.

Bamboo Island : carte postale… et foule au rendez-vous

Première escale : Bamboo Island. Contrairement à son nom, aucun bambou à l’horizon, mais une plage au sable blanc immaculé, bordée d’une eau turquoise sublime. Le décor est idyllique… mais déjà bondé. Les bateaux se succèdent sans relâche, accostés les uns à côté des autres.

L'une des plages de Bamboo Island, moins fréquentée que la zone de baignade

Le temps est compté. Nous disposons d’une petite demi-heure pour explorer les lieux. Malgré le monde, nous en profitons pour marcher un peu sur le sable et profiter d'une rapide baignade. L’endroit grouille de poissons, peu farouches, qui nagent tout autour de nous. C’est beau, mais ça manque de sérénité.

A quelques centimètres du rivage, un banc de petits poissons va et vient au gré des vagues.

Pause déjeuner sur Koh Phi Phi Don

Nous poursuivons ensuite vers Koh Phi Phi Don, l’île principale. Mais pas de temps pour visiter : nous n’y faisons qu’un arrêt déjeuner. Le buffet proposé est correct sans plus. Les plats sont locaux, mais sans la richesse de saveurs à laquelle nous sommes habitués en Thaïlande.

Coconut Beach, l'une des plages de Koh Phi Phi Don, où accostent de nombreux bateaux, et située à deux pas du restaurant, ou plutôt de la cantine de nombreux tour opérateurs.

L’ambiance générale du groupe est plutôt froide. Les gens restent entre eux, même entre francophones. Le guide est efficace et poli mais sans chercher de réel contact avec les personnes présentes. On est loin de la complicité et de la diversité humaine rencontrées lors de notre excursion à Khao Yai.

Snorkeling : une première fois pas comme je l’imaginais

L’après-midi commence avec une séance de snorkeling. C’est une grande première pour moi, contrairement à John. On nous distribue masques, tubas, palmes (facultatives) et surtout un gilet de sauvetage. Nous sommes déjà loin de la côte, et la mer est assez agitée.

Je me jette à l’eau… mais rapidement, je panique. Le gilet n’est pas adapté à ma morphologie, je suis projetée vers l’avant, et je n’arrive pas à respirer calmement. Je décide de remonter à bord. John, plus à l’aise, poursuit l’exploration et aperçoit quelques jolis poissons, mais l’expérience reste courte et un peu frustrante pour moi. L'activité n'est finalement que très peu encadrée par l'équipe. 

Nous repartons, cette fois à la découverte de Koh Phi Phi Ley.

Monkey Bay : la déception

Nous mettons ensuite le cap sur Monkey Bay. À notre arrivée, un seul singe est visible… et il est littéralement pris d'assaut par les touristes, qui se ruent vers l'avant du bateau. 

Photo volée et de très mauvaise qualité du seul singe aperçu dans la baie, que j'ai réussi à prendre sur le fil avant que le bateau ne reparte

Selfies à bout de bras, cris, bousculades… une scène désagréable et embarrassante. On se sent mal à l’aise face à ce manque total de respect pour l’animal et son environnement, ainsi que pour les touristes plus regardants.

Maya Bay : l’icône abîmée

Nous poursuivons vers Maya Bay, rendue célèbre par le film La Plage.

L'arche situé au début du chemin de planches 

 Fermée durant plusieurs années pour permettre à l’écosystème de se régénérer, elle a rouvert avec des règles strictes : quotas de visiteurs, accostage sur l’arrière de l’île, interdiction de se baigner…

Un ponton flottant permet aux bateaux d'accoster de l'autre côté de l'île, pour préserver l'écosystème de la baie depuis sa fermeture 

Sur le papier, l’approche est louable. Mais dans la réalité, le chemin en bois qui mène à la baie est noir de monde. On se croirait dans une file de parc d’attractions. La baie elle-même est splendide, c’est indéniable. 

Maya Bay - Une baie magnifique, un décor de carte postale

Mais elle est bondée. Nous ne mettons pas un pied sur le sable. 

La dure réalité du tourisme de masse à l'entrée de la plage,cet sachant qu'un quota de visiteurs est appliqué...

Nous prenons quelques photos, puis allons nous asseoir à l’ombre, en attendant le départ.

Pileh Lagoon : enfin un moment magique

Heureusement, la suite nous réserve un vrai moment de grâce. Nous arrivons à Pileh Lagoon. L’eau y est d’un vert émeraude hypnotisant, entourée de hautes falaises. Pas de plage ici, juste une vaste étendue d’eau calme.

Pileh lagoon, un petit coin de paradis à Koh Phi Phi Ley

Je plonge et savoure enfin l’instant. Nager ici, au-dessus de 12 mètres de fond, loin de la foule, procure un véritable sentiment de liberté. John, cette fois, préfère rester sur le bateau.

Un endroit idéal pour nager, si l'on n'a pas peur de ne pas trouver le fond

C’est, pour moi, le plus beau moment de la journée.

Viking Cave et Monkey Beach : derniers arrêts

Nous passons ensuite devant la Viking Cave, tandis que notre guide nous partage quelques anecdotes sur son histoire et ses célèbres nids d’hirondelle.

Viking cave, une grotte bien gardée, à la concession hors de prix à cause des trésors qu'elle renferme

Dernier arrêt : Monkey Beach. Mais les singes ne sont pas au rendez-vous. Et ce n’est pas plus mal. Après les scènes vues plus tôt, on imagine facilement les risques liés à un comportement touristique inadapté.

Monkey Beach - sans les singes qui la peuplent, une plage finalement comme une autre, et surtout très connue des touristes 

Une fin de journée plus authentique

Retour à l’hôtel en fin d’après-midi. Douche, repos… et dîner bien mérité. Ce soir, nous découvrons le Ton Ma Yom Thai Food Restaurant, une petite pépite située à quelques centaines de mètres à pied de notre hébergement.

L’ambiance est authentique, familiale, sans prétention. Juste en face, une salle de boxe thaï attire quelques curieux en pleine initiation. Les plats sont savoureux, copieux, et les prix plus que raisonnables. 

Ce restaurant deviendra d’ailleurs notre adresse préférée à Ao Nang.

Bilan : entre rêve et réalité

Cette journée dans l’archipel de Koh Phi Phi nous laisse une impression mitigée. Les paysages sont d’une beauté à couper le souffle, mais le tourisme de masse gâche une bonne partie de l’expérience. Ce n’est pas tant le nombre de personnes qui dérange, mais leur attitude : manque de respect envers la nature, peu d’intérêt pour la culture locale, ambiance “fête à tout prix”.

Une rupture assez marquée avec nos deux semaines de road trip, où les rencontres étaient riches et humaines. Ici, nous nous sommes souvent sentis spectateurs, plus que véritables voyageurs.

Alors faut-il faire l'impasse sur Koh Phi Phi? Non! Si vous n'y êtes jamais allés, cela reste un lieu à voir. Mais plutôt que de prendre une excursion d'une journée comme nous l'avons fait, préférez loger une ou deux nuits sur place, et trouvez un bateau qui pourra vous emmener aux différents spots avant l'arrivée des tours organisés.