Après notre journée un peu décevante à Koh Phi Phi, nous avions à cœur de repartir sur une note plus positive. Cette fois-ci, pas de réservation via l’hôtel : nous optons pour un tour directement auprès des agences locales d’Ao Nang. Il faut dire que le choix est vaste, et nous avions déjà repéré quelques brochures.
Notre hésitation du jour : la baie de Phang Nga ou les îles Hong ? La conversation de la veille avec un couple de profs français, rencontré à l’hôtel, tranchera en faveur de Phang Nga. Ils avaient trouvé les îles Hong un peu trop « surcotées », pour des raisons similaires à nos frustrations de la veille. Direction donc l’île de James Bond !
Nous retrouvons notre groupe au bureau de l’agence, sur la rue principale. Cette fois, l’ambiance semble plus détendue. Nous sommes moins nombreux, et notre guide du jour est une belle surprise : un métissé sino-thaïlandais, drôle, généreux, avec qui nous échangerons plusieurs fois au cours de la journée. En revanche, côté groupe, peu d’interactions – chacun reste dans sa bulle. Mais au moins, l’attitude générale est plus respectueuse.
Petit passage sur la côte Est de Railay, pour y récupérer la seconde moitié de notre groupe
Après un rapide embarquement sur la plage d’Ao Nang et une escale pour récupérer des passagers à Railay, cap sur la baie de Phang Nga, à environ 1h30 de bateau.
Nous accostons enfin sur l’île de James Bond, Koh Tapu de son vrai nom, rendue célèbre par le film L’Homme au pistolet d’or. Le fameux piton rocheux, qui jaillit de l’eau turquoise, est bien là, majestueux.
Le piton rocheux qui a fait connaître la baie, grâce au cinéma
L'homme au Pistolet d'Or, de Guy Hamilton, sorti en 1974, avec Roger Moore dans le rôle de James Bond
On prend les photos incontournables, puis on s’aventure parmi les stands de souvenirs. À proximité, une grotte non aménagée longe la falaise karstique. On y entre prudemment, impressionnés par les hautes parois de pierre.
L'entrée de la grotte. A la taille des personnes sur la photo, on peut se rendre compte de l'immensité de la paroi.
L'endroit n'est pas aménagé. Il faut donc rester quelque peu prudent, surtout si l'on n'a pas de chaussures adaptées, mais cela reste praticable.
Mais ne sachant ni jusqu’où elle mène ni si elle débouche près du bateau, on préfère rebrousser chemin.
Vue d'ensemble du paysage, avec au fond à droite la falaise karstique dans laquelle se trouve la grotte explorée un peu plus tôt
En rejoignant notre embarcation, notre guide nous propose de poser devant le rocher, version James Bond.
Quand votre guide vous demande de vous laisser prendre au jeu.
Petit moment léger et sympa, avant un premier vrai échange avec lui : il nous parle de sa vie, de son métier, du système de retraite en Thaïlande… Un moment simple, et enrichissant.
Nouvel arrêt, cette fois dans une zone de mangrove où sont proposés des tours en kayak de mer.
L'une des nombreuses stations de départ pour le kayak de mer avec la mangrove en toile de fond
Petite surprise : cette option est en supplément, et nous n’en avions pas été informés. Mais le tarif est abordable et l’occasion trop belle.
Le départ du tour en kayak. Direction la mer. Mieux vaut en effet être accompagné d'un pagayeur aguerri, vu la houle
Nous embarquons donc avec un pagayeur adorable, qui se transforme vite en photographe faussement improvisé, comme tous ses collègues.
Notre gentil accompagnateur, dont je n'aurai malheureusement que cette photo à contre-jour et de piètre qualité. Je n'ai pas osé emporter mon appareil photo à bord et ai pris les photos avec mon GSM emballé dans une housse protectrice. Très franchement, j'aurais pu prendre mon appareil sans aucun souci.
Il nous offre un vrai shooting tout au long du parcours, dans une bonne humeur communicative.
L'un des nombreux clichés pris durant le shooting. Je pense qu'au final, nous sommes revenus avec autant de photos de nous prises en une demi-heure de promenades que sur 15 ans de mariage.
Détail amusant : il ne cessera d’appeler John « Papa ». Je n'ai appris que récemment que c’est courant en Thaïlande d’attribuer des petits noms en fonction de l’âge, sans lien familial. On peut ainsi être appelé « Grand-Mère » ou « Petit Frère » selon le contexte. Une belle curiosité culturelle.
Arrivée côté mer. Ca tangue, et on comprend rapidement pourquoi la conduite de l'embarcation n'est pas confiée aux touristes.
Nous rejoignons ensuite Koh Panji, un village musulman traditionnel bâti sur pilotis, fondé par des pêcheurs indonésiens.
Koh Panji, un village à part, construit presque intégralement au-dessus de l'eau, ce qui a permis à ses premiers habitants de contourner la loi du sol thaïlandais.
Ce sera notre arrêt déjeuner. Comme la veille, le buffet est plutôt quelconque, ambiance cantine. On mange rapidement et on file explorer les ruelles.
L'une des nombreuses ruelles du village. Un vrai dédale. Difficile de s'y croiser, surtout quand on est chargés.
Souks, école, mosquée, et même un terrain de foot flottant qu’on n’aura malheureusement pas le temps d’atteindre, mais dont l'histoire vaut le détour.
La marina, où accostent tous les bateaux de touristes, et menant directement au restaurant du midi, le bâtiment au toit rouge.
Si c’était à refaire, on chercherait à y aller par nous-mêmes, en dehors d’un tour organisé. L’île semble regorger de choses à découvrir, et l’on sent que la pêche reste son activité principale. Y passer plus de temps permettrait sûrement une expérience plus authentique.
L'une des ruelles commerçantes, couvertes, faisant penser à des souks. Pas de harcèlement. On vous appelle, mais sans trop d'insistance.
Si vous voulez en apprendre davantage sur ce village hors du commun, rendez-vous dans l'article dédié qui lui est consacré.
Dernier arrêt sur une petite plage sans charme particulier, pour une courte baignade avant le retour.
Un petit coin de baignade à l'abri du soleil
Ce n'est pas celle qui était prévue au départ mais notre guide semble dire qu'on y sera plus tranquilles.
Une toute petite plage de sable blanc adossée à une falaise, au calme
Et pour cause ! L’eau est infestée de méduses. Des panneaux disposés sur la plage l'indiquent d'ailleurs très clairement.
Mais dont l'eau est peuplée de visiteuses indélicates...
On se mouille à peine et remonte vite à bord.
La journée s’achève, et après une longue traversée, nous regagnons le Ban Sanai Resort, fatigués mais contents. Cette excursion nous laisse un meilleur souvenir que la veille, même si tout n’est pas parfait.
Après une bonne douche, direction l'un de nos deux restos préférés : le 11/1 Thai Food & Cocktails. On y mange toujours aussi bien que la première fois.
En revanche, l’ambiance est un peu ternie par un groupe de touristes occidentaux mal élevés. Ils débarquent en nombre, exigent de déplacer les tables… avant de repartir au bout de cinq minutes, jugeant la chaleur insupportable. Pas un mot d’excuse, juste un méprisant « Too hot » lancé à la patronne.
La serveuse, un peu déconcertée, ne comprend pas tout. John, dans un sourire complice, lance discrètement : « French tourists… ». Elle comprend aussitôt, et affiche immédiatement un sourire entendu.
Une journée agréable, ponctuée de jolis moments et de découvertes culturelles, malgré les petits ratés logistiques. Le contraste avec l’excursion de la veille est net : même si le cadre reste très touristique, la rencontre avec notre guide et le pagayeur a apporté cette touche humaine qui nous manquait à Koh Phi Phi.