18 Dec
18Dec

Quand on pense à la préparation d’un voyage au Cambodge, on pense d’abord aux vols, aux hôtels, aux temples d’Angkor et aux plages.

Mais il y a une étape beaucoup moins glamour – et pourtant essentielle – qui s’est invitée au programme aujourd’hui : la clinique du voyage.

Pour la Thaïlande, nous nous étions contentés de demander conseil à notre médecin généraliste.

Et même pour ce voyage au Cambodge, nous avions déjà fait une première visite chez notre généraliste il y a quelques mois (j’en parlais dans un autre article) : il s’était surtout basé sur les informations du site Wanda pour nous lister les vaccins “recommandés”, sans réelle plus-value par rapport à ce que nous pouvions déjà lire nous-mêmes.

Cette fois, nous voulions quelque chose de plus personnalisé. Nous avons donc décidé de pousser un peu plus loin et de prendre rendez-vous à la clinique du voyage d’Ambroise-Paré, à Mons. Une première pour nous.

Spoiler : on en est ressortis avec quelques piqûres, un antibiotique “au cas où”, et surtout la sensation d’y voir plus clair… sans y laisser un rein.


Pourquoi une clinique du voyage cette fois-ci ?


Le Cambodge n’est pas un pays “dangereux” en soi, mais il cumule plusieurs réalités :

  • climat tropical,
  • zones rurales,
  • nourriture de rue (qu’on compte bien tester !)
  • et un système de santé très différent de celui de la Belgique ou de la Thaïlande.

Ajoutez à ça nos précédentes expériences :

  • un premier voyage en Asie avec un traitement antipaludique qui nous avait rendus bien malades,
  • des informations parfois contradictoires trouvées en ligne (cartes de risques, forums, etc.),
  • et cette visite chez le généraliste qui nous avait surtout répété ce que nous avions déjà lu sur Wanda.

La décision s’est imposée assez naturellement :

Cette fois, on voulait l’avis d’un médecin spécialisé en médecine des voyages.

Une consultation très ciblée sur notre voyage


Première surprise : la consultation ne commence pas par une liste de vaccins à la chaîne, mais par un long questionnaire.

Le médecin nous a posé une foule de questions :

  • dates exactes du voyage,
  • durée totale du séjour,
  • itinéraire détaillé (villes et régions traversées),
  • type de logements (hôtels, guesthouses, zones rurales, ville ou campagne),
  • activités envisagées : visites de temples, rizières, balades, rencontres d’animaux, etc.,
  • nos antécédents médicaux et nos traitements éventuels,
  • mais aussi nos précédents voyages hors Europe : où nous étions déjà allés, dans quelles conditions, et comment cela s’était passé au niveau santé.

L’objectif est simple : adapter les recommandations à notre cas précis, et pas au Cambodge en général.

À partir de là, il a commencé à passer en revue les différents risques… et les vaccins qui avaient du sens pour nous.


Les vaccins recommandés pour notre voyage au Cambodge

La rage : mieux vaut quelques piqûres que de mauvaises surprises


Premier point : la rage. Le médecin nous a conseillé de faire la vaccination préventive.

Il nous a bien rappelé une chose importante :

Même vacciné, en cas de morsure, on n’est pas “tranquille pour de bon” : il faut quand même recevoir deux doses de rappel sur place.

En revanche, la pré-vaccination permet de gagner du temps, de simplifier la prise en charge et de limiter le stress déjà énorme lié à une morsure si, un jour, on se retrouve vraiment confronté à ce risque (morsure de chien, de singe, etc.).On n’envisage pas d’aller caresser tous les animaux du pays, mais entre les chiens errants, les singes près des temples et les éventuelles rencontres en zone rurale, on a préféré ne pas jouer avec ça.


La fièvre typhoïde : directement liée à la nourriture


Deuxième recommandation : la fièvre typhoïde.

Là, le lien est très direct avec notre manière de voyager :

  • on compte manger dans de petits restaurants locaux,
  • tester des stands de rue quand l’occasion se présente,
  • et on sait que l’hygiène n’est pas toujours la même qu’en Europe.

Le vaccin n’est pas une garantie absolue, mais il réduit le risque en cas de mauvaise pioche dans l’assiette. Son efficacité est d'une durée de trois ans et passé ce délai, il est nécessaire de se faire réinjecter une dose uniquement en cas de nouveau voyage.

Pour un voyage où la nourriture fait partie des plaisirs du séjour, c’était assez logique de le faire.


Pas d’encéphalite japonaise : une bonne nouvelle pour le budget


C’était l’un de nos gros points d’interrogation avant la consultation :

Allions-nous devoir faire le vaccin contre l’encéphalite japonaise ? Le médecin a passé notre itinéraire au crible : alternance de villes et de régions plus rurales, mais pas de long séjour en pleine campagne, pas de mois complet dans des zones très exposées.

Son verdict :

  • pour notre parcours,
  • sur la durée de notre voyage,
le vaccin contre l’encéphalite japonaise n’était pas nécessaire.

Au-delà de l’aspect médical, on avoue avoir poussé un soupir de soulagement côté budget : ce vaccin-là coûte cher, surtout pour deux personnes. Le fait d’être passé par un spécialiste nous a probablement évité une dépense importante… pour rien alors que notre médecin génraliste était prêt à nous l'administrer d'office. 


Hépatite A, tétanos : déjà en ordre

 

Sur d’autres points, la consultation a surtout servi à vérifier que nous étions à jour :

  • pour l’hépatite A, nous avions fait notre rappel un an après la première dose : le médecin a confirmé que nous étions déjà immunisés ;
  • pour le tétanos, nos vaccinations étaient également en ordre tous les deux.

À ce niveau-là, rien à ajouter, et ça fait toujours plaisir d’entendre un médecin dire :

“Ici, c’est bon, vous êtes déjà couverts.”

Et le paludisme dans tout ça ?


C’est un sujet qui inquiète beaucoup de voyageurs… et on en faisait clairement partie. Lors de notre précédent voyage, nous avions pris un traitement antipaludéen qui nous avait rendus franchement malades. Nous redoutions de devoir recommencer. Le médecin a analysé notre itinéraire précis au Cambodge :

villes, zones visitées, durée de séjour dans chaque région. Son avis, pour notre cas à nous :

  • pas de traitement antipaludique systématique,
  • à la place, une bonne protection contre les moustiques:
    • répulsif adapté,
    • vêtements longs le soir,
    • moustiquaire si nécessaire, notamment en cas de chambre sans air conditionné.

Il nous a expliqué qu’en Asie, les recommandations évoluent et que la nécessité d’un traitement dépend vraiment des zones et des saisons. Les cartes trouvées sur internet (comme celles du site Wanda) sont utiles pour une première idée, mais elles restent générales. Là encore, ça nous a rappelé une chose importante :

Internet est une bonne base pour se renseigner, mais rien ne remplace l’avis d’un médecin spécialisé, qui tient compte de votre itinéraire réel et de vos antécédents de voyage.

Les conseils “tarte à la crème”… mais utiles pour les débutants


Une fois les gros sujets vus (vaccins, palu, etc.), le médecin a enchaîné avec une série de conseils :

  • ne boire que de l’eau potable (bouteilles fermées, pas de glaçons douteux),
  • éviter les aliments crus à risque,
  • être attentif à la chaîne du froid,
  • se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique…

Pour quelqu’un qui a déjà voyagé et beaucoup lu sur le sujet, ce sont des choses qu’on a l’impression d’avoir déjà entendues cent fois.

Mais pour un voyageur novice, ce rappel structuré par un médecin peut vraiment faire la différence.


La trousse à pharmacie : un antibiotique en renfort


Par sécurité, le médecin nous a aussi prescrit un antibiotique à utiliser uniquement en cas de tourista sévère, qui ne passe pas avec :

  • une bonne hydratation,
  • des mesures alimentaires adaptées,
  • et des médicaments type Imodium (ou équivalents) pris ponctuellement.

L’idée n’est pas de se jeter dessus au moindre inconfort intestinal, mais d’avoir une solution de secours si la situation se complique, surtout loin d’une structure médicale facilement accessible. C’est le genre de détail qui rassure beaucoup : savoir qu’on a quelque chose dans la trousse “au cas où”, sans devoir courir chercher un médecin en pleine nuit.


Piqûres, rappels… et la note finale


Après la consultation avec le médecin, nous sommes passés entre les mains de l’infirmière :

  • injection contre la fièvre typhoïde,
  • première dose du vaccin contre la rage,
  • explications pour la suite : un rappel dans 7 jours, avec une autre dose déjà préparée, à faire chez notre généraliste ou via une infirmière à domicile.

C’est aussi elle qui nous a remis la facture.

Et là, deuxième bonne surprise de la journée :

108 € pour nous deux, après remboursement mutuelle.

Le fait de ne pas devoir faire l’encéphalite japonaise a clairement allégé la note, mais cela montre aussi qu’une consultation en clinique du voyage n’est pas forcément hors de prix, surtout comparé au coût global du voyage.


Ce qu’on retient de cette première visite


De cette matinée à la clinique du voyage, on garde plusieurs choses :

  • la sensation d’avoir un plan de protection clair, adapté à notre itinéraire réel ;
  • l’idée que certains vaccins proposés en ligne ne sont pas toujours nécessaires, et que l’avis d’un spécialiste peut aussi nous éviter des dépenses inutiles ;
  • le rappel que, même à l’ère des cartes interactives et des forums, une consultation en chair et en os reste irremplaçable, surtout quand le généraliste se contente parfois de lire les mêmes sites que nous.

Pour nous, c’était une première.

Pour le prochain grand voyage, on sait déjà qu’on y retournera sans hésiter.

Et vous, avez-vous déjà consulté une clinique du voyage avant de partir à l’autre bout du monde ?

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