Quand on pense à la préparation d’un voyage au Cambodge, on pense d’abord aux vols, aux hôtels, aux temples d’Angkor et aux plages.
Mais il y a une étape beaucoup moins glamour – et pourtant essentielle – qui s’est invitée au programme aujourd’hui : la clinique du voyage.
Pour la Thaïlande, nous nous étions contentés de demander conseil à notre médecin généraliste.
Et même pour ce voyage au Cambodge, nous avions déjà fait une première visite chez notre généraliste il y a quelques mois (j’en parlais dans un autre article) : il s’était surtout basé sur les informations du site Wanda pour nous lister les vaccins “recommandés”, sans réelle plus-value par rapport à ce que nous pouvions déjà lire nous-mêmes.
Cette fois, nous voulions quelque chose de plus personnalisé. Nous avons donc décidé de pousser un peu plus loin et de prendre rendez-vous à la clinique du voyage d’Ambroise-Paré, à Mons. Une première pour nous.
Spoiler : on en est ressortis avec quelques piqûres, un antibiotique “au cas où”, et surtout la sensation d’y voir plus clair… sans y laisser un rein.
Le Cambodge n’est pas un pays “dangereux” en soi, mais il cumule plusieurs réalités :
Ajoutez à ça nos précédentes expériences :
La décision s’est imposée assez naturellement :
Cette fois, on voulait l’avis d’un médecin spécialisé en médecine des voyages.
Première surprise : la consultation ne commence pas par une liste de vaccins à la chaîne, mais par un long questionnaire.
Le médecin nous a posé une foule de questions :
L’objectif est simple : adapter les recommandations à notre cas précis, et pas au Cambodge en général.
À partir de là, il a commencé à passer en revue les différents risques… et les vaccins qui avaient du sens pour nous.
Premier point : la rage. Le médecin nous a conseillé de faire la vaccination préventive.
Il nous a bien rappelé une chose importante :
Même vacciné, en cas de morsure, on n’est pas “tranquille pour de bon” : il faut quand même recevoir deux doses de rappel sur place.
En revanche, la pré-vaccination permet de gagner du temps, de simplifier la prise en charge et de limiter le stress déjà énorme lié à une morsure si, un jour, on se retrouve vraiment confronté à ce risque (morsure de chien, de singe, etc.).On n’envisage pas d’aller caresser tous les animaux du pays, mais entre les chiens errants, les singes près des temples et les éventuelles rencontres en zone rurale, on a préféré ne pas jouer avec ça.
Deuxième recommandation : la fièvre typhoïde.
Là, le lien est très direct avec notre manière de voyager :
Le vaccin n’est pas une garantie absolue, mais il réduit le risque en cas de mauvaise pioche dans l’assiette. Son efficacité est d'une durée de trois ans et passé ce délai, il est nécessaire de se faire réinjecter une dose uniquement en cas de nouveau voyage.
Pour un voyage où la nourriture fait partie des plaisirs du séjour, c’était assez logique de le faire.
C’était l’un de nos gros points d’interrogation avant la consultation :
Allions-nous devoir faire le vaccin contre l’encéphalite japonaise ? Le médecin a passé notre itinéraire au crible : alternance de villes et de régions plus rurales, mais pas de long séjour en pleine campagne, pas de mois complet dans des zones très exposées.
Son verdict :
le vaccin contre l’encéphalite japonaise n’était pas nécessaire.
Au-delà de l’aspect médical, on avoue avoir poussé un soupir de soulagement côté budget : ce vaccin-là coûte cher, surtout pour deux personnes. Le fait d’être passé par un spécialiste nous a probablement évité une dépense importante… pour rien alors que notre médecin génraliste était prêt à nous l'administrer d'office.
Sur d’autres points, la consultation a surtout servi à vérifier que nous étions à jour :
À ce niveau-là, rien à ajouter, et ça fait toujours plaisir d’entendre un médecin dire :
“Ici, c’est bon, vous êtes déjà couverts.”
C’est un sujet qui inquiète beaucoup de voyageurs… et on en faisait clairement partie. Lors de notre précédent voyage, nous avions pris un traitement antipaludéen qui nous avait rendus franchement malades. Nous redoutions de devoir recommencer. Le médecin a analysé notre itinéraire précis au Cambodge :
villes, zones visitées, durée de séjour dans chaque région. Son avis, pour notre cas à nous :
Il nous a expliqué qu’en Asie, les recommandations évoluent et que la nécessité d’un traitement dépend vraiment des zones et des saisons. Les cartes trouvées sur internet (comme celles du site Wanda) sont utiles pour une première idée, mais elles restent générales. Là encore, ça nous a rappelé une chose importante :
Internet est une bonne base pour se renseigner, mais rien ne remplace l’avis d’un médecin spécialisé, qui tient compte de votre itinéraire réel et de vos antécédents de voyage.
Une fois les gros sujets vus (vaccins, palu, etc.), le médecin a enchaîné avec une série de conseils :
Pour quelqu’un qui a déjà voyagé et beaucoup lu sur le sujet, ce sont des choses qu’on a l’impression d’avoir déjà entendues cent fois.
Mais pour un voyageur novice, ce rappel structuré par un médecin peut vraiment faire la différence.
Par sécurité, le médecin nous a aussi prescrit un antibiotique à utiliser uniquement en cas de tourista sévère, qui ne passe pas avec :
L’idée n’est pas de se jeter dessus au moindre inconfort intestinal, mais d’avoir une solution de secours si la situation se complique, surtout loin d’une structure médicale facilement accessible. C’est le genre de détail qui rassure beaucoup : savoir qu’on a quelque chose dans la trousse “au cas où”, sans devoir courir chercher un médecin en pleine nuit.
Après la consultation avec le médecin, nous sommes passés entre les mains de l’infirmière :
C’est aussi elle qui nous a remis la facture.
Et là, deuxième bonne surprise de la journée :
108 € pour nous deux, après remboursement mutuelle.
Le fait de ne pas devoir faire l’encéphalite japonaise a clairement allégé la note, mais cela montre aussi qu’une consultation en clinique du voyage n’est pas forcément hors de prix, surtout comparé au coût global du voyage.
De cette matinée à la clinique du voyage, on garde plusieurs choses :
Pour nous, c’était une première.
Pour le prochain grand voyage, on sait déjà qu’on y retournera sans hésiter.
Et vous, avez-vous déjà consulté une clinique du voyage avant de partir à l’autre bout du monde ?